Comprendre la souffrance émotionnelle à travers le FID : Fréquence, Intensité, Durée
- Sandrine Fichet

- 21 oct.
- 3 min de lecture
La souffrance émotionnelle, contrairement à la douleur physique, ne se voit pas. Elle ne laisse ni plaie, ni cicatrice apparente. Pourtant, elle peut user en silence, grignoter l’énergie, éroder la confiance, altérer le rapport à soi et aux autres.
Souvent, on la minimise : « ce n’est pas si grave », « je vais m’en remettre », « il faut relativiser ». Et pourtant, à force de s’accumuler, elle finit par peser. C’est là que le FID — pour Fréquence, Intensité, Durée — devient un repère simple et précieux pour comprendre ce que l’on vit.
Le FID : une boussole pour mieux nommer ce que l’on ressent
Lorsqu’on parle de douleur physique, on utilise souvent une échelle pour mesurer la gêne : de 1 à 10, à quel point ça fait mal ?Mais pour la douleur émotionnelle, tout devient flou. On ne sait pas toujours dire si on va “trop loin” dans ce qu’on ressent, si c’est “normal” d’être encore touché, ou si on exagère.
Le FID permet de rendre tangible une expérience invisible. Trois angles d’observation qui, ensemble, dessinent une image plus complète de la souffrance :
Fréquence : à quelle régularité l’émotion douloureuse revient-elle ? Est-ce un événement isolé, ou un ressenti récurrent, presque quotidien ?
Intensité : à quel point cette émotion est-elle forte, dérangeante, envahissante ?T’empêche-t-elle de te concentrer, de dormir, d’être pleinement présent à ce que tu fais ?
Durée : combien de temps persiste cette émotion… et depuis combien de temps cette situation existe-t-elle ?Parfois, ce n’est pas tant la puissance d’un événement qui blesse, mais le temps pendant lequel on le supporte.
Exemple concret : la collègue et la remarque “qui glisse mal”
Prenons un exemple simple, que beaucoup ont déjà vécu :Tu travailles dans une équipe où une collègue te glisse régulièrement une remarque désagréable, souvent sous couvert d’humour.
Fréquence : ces remarques arrivent plusieurs fois par semaine. Tu les anticipes même, parfois. Elles finissent par installer un climat de tension.
Intensité : certaines fois, tu passes outre. Mais d’autres, ça te blesse profondément. Tu rumines, tu doutes de ta légitimité.
Durée : cela dure depuis des mois. Tu as appris à “faire avec”, mais ton corps, lui, ne ment pas : fatigue, crispation, irritabilité…Le problème n’est pas seulement l’émotion du moment, mais le poids du temps qui l’a solidifiée.
Ce cumul fait que la souffrance devient structurelle. Et c’est souvent à ce stade que l’on parle d’épuisement émotionnel.
Pourquoi le FID est un repère utile en accompagnement
En coaching relationnel, observer le FID aide à objectiver la souffrance sans la juger. Cela permet de :
Mettre des mots sur ce qui se vit, au lieu de rester dans un flou émotionnel.
Identifier les déclencheurs, pour agir sur la cause plutôt que sur le symptôme.
Reconnaître l’usure progressive liée à la durée, souvent sous-estimée.
Évaluer les besoins non satisfaits : reconnaissance, sécurité, respect, sens…
Quand on invite une personne à parler de la fréquence, de l’intensité et de la durée de ce qu’elle traverse, on l’aide à reprendre contact avec son ressenti. Et dans ce contact, quelque chose s’apaise : l’émotion retrouve sa fonction d’indicateur, non plus de menace.
Reconnaître sa souffrance, ce n’est pas se plaindre
On a souvent peur d’en faire trop. Pourtant, reconnaître qu’une situation te fait souffrir, ce n’est pas être faible — c’est être lucide.
Le FID n’est pas une méthode de comparaison (“ma douleur est plus forte que la tienne”), mais un outil d’écoute. Il t’invite à observer comment tu ressens, à quelle fréquence, et depuis combien de temps, afin de décider si tu veux continuer à vivre cela, ou si quelque chose mérite d’être transformé.
La souffrance émotionnelle n’est pas une fatalité. Mais elle devient chronique quand on ne la reconnaît pas.
Apprendre à repérer la Fréquence, l’Intensité et la Durée d’un ressenti douloureux, c’est déjà faire un pas vers la compréhension de soi. Et comprendre, c’est le premier mouvement vers l’apaisement.
“Ce qu’on mesure, on peut le transformer.” La douleur émotionnelle mérite, elle aussi, qu’on lui accorde cette attention.
Et si, en lisant ces lignes, une situation vous est venue en tête — une relation, un contexte professionnel ou personnel dont le FID te semble élevé —, c’est peut-être le signe qu’il est temps d’agir.
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